PHÉNOMÈNES OCCULTES (3/4)
Le reste de la lettre m'est personnel, il est inutile de le reproduire. J'aurai naturellement à éliminer des citations tirées de la correspondance de K. H. tout ce qui me concerne. J'affirme sans
équivoque, le lecteur devra se le rappeler, qu'en aucun cas je n'altérerai une
syllabe des extraits publiés. Cette déclaration formelle est très importante, parce que mieux les lecteurs connaîtront l'Inde, moins ils seront disposés à croire que ces lettres ont été écrites par un indigène. Tel est, cependant, le fait indiscutable, j'en donne l'assurance positive.
Je répliquai à la missive ci-dessus, arguant, si mon souvenir est fidèle, que l'
esprit européen n'était pas aussi intraitable que K. H. le représentait. Sa seconde lettre s'exprimait ainsi :
« Nous poursuivrons un dialogue de sourds dans notre correspondance jusqu'à ce qu'il soit bien établi que la science
occulte a ses méthodes propres de recherches aussi déterminées et arbitraires que les méthodes de son antithèse, la science physique. Cette dernière a ses lois, la première les a également, et celui qui voudrait franchir les frontières du monde invisible ne pourrait pas plus ordonner la marche à suivre, que le voyageur, qui essaie de pénétrer dans les retraites souterraines intérieures de Lhassa la Bénie, ne pourrait en indiquer le chemin à son guide. Les mystères n'ont jamais été, ne seront jamais mis à la portée de la foule, du moins jusqu'au
jour tant désiré où: notre philosophie
religieuse sera devenue universelle. A toutes les époques, une minorité d'hommes, à peine appréciable, a seule possédé le secret de la Nature, et cependant des multitudes ont assisté aux démonstrations pratiques de cette science cachée. L'
Adepte est la rare efflorescence d'une série de chercheurs ; pour devenir ce qu'il est, il doit obéir aux impulsions intérieures de son
âme, sans se soucier des prudentes considérations de la science et de la
sagacité humaines. Votre désir est d'ecirc;tre mis en communication avec l'un de nous sans intermédiaire, pas plus Mme Blavatsky qu'un autre. Votre idée serait, d'après ce que je comprends, de communiquer ainsi soit par lettres, comme celle-ci, soit par audition directe, pour ecirc;tre guidé par l'un de nous afin de diriger et
surtout d'instruire la Société. Vous cherchez tout cela et vous n'avez
pourtant pas trouvé de raisons suffisantes pour changer vos habitudes
de vie, directement hostiles à ces modes de communication. C'est à
peine raisonnable. Celui qui veut porter haut la bannière du
mysticisme
et proclamer l'approche de son règne, doit donner l'exemple aux autres.
Il doit ecirc;tre le premier à modifier sa vie et, regardant l'étude des
mystères
occultes comme le degré supérieur de l'échelle de la
connaissance, il doit en faire publiquement l'aveu, en dépit de la science exacte et de l'opposition de la Société. « Le Royaume du
Ciel est obtenu par
force », disent les
mystiques chrétiens. C'est seulement la main armée et precirc;t à vaincre ou à périr que le
mystique moderne peut
espérer atteindre son objectif.
Ma première réponse satisfait, je crois, aux questions contenues dans votre seconde et mecirc;me votre troisième lettre. Ayant ainsi exprimé mon opinion que le monde, en général, n'est pas mûr pour recevoir des preuves trop surprenantes du pouvoir
occulte, il ne reste qu'à traiter avec l'individu isolé qui, comme vous, cherche à soulever le voile de la matière pour pénétrer dans le monde des causes premières ; occupons-nous donc de votre cas et de celui de Mr X. »
Il faut expliquer ici qu'un de mes amis à Simla profondément intéressé comme moi par ces investigations, s'était adressé à K. H. après avoir lu la première lettre que j'avais reçue. Plus favorisé que moi, pour une telle entreprise, il avait mecirc;me proposé de renoncer à ses autres occupations et de se retirer dans telle solitude éloignée qui lui serait assignée, où: il pourrait, si on l'acceptait comme élève, apprendre assez pour rentrer plus tard dans le monde, armé de pouvoirs qui lui permettraient de faire la preuve des réalités du développement spirituel et des erreurs du matérialisme moderne ; il dévouerait alors son existence à la tâche de combattre l'incrédulité de nos contemporains et à les diriger vers la compréhension pratique d'une meilleure vie. Je résume la lettre de K. H.
« Mr ... me fait grand honneur en s'adressant à moi, en me posant quelques questions et en établissant les conditions dans lesquelles il voudrait travailler sérieusement avec nous. Mais vos motifs et vos aspirations, étant diamétralement opposés, mèneraient à des résultats différents. Je dois donc répondre séparément à chacun de vous.
La première et principale considération pour nous décider à accepter ou à rejeter votre offre repose sur les motifs intérieurs qui vous poussent à rechercher nos instructions et dans un certain sens notre direction, cette dernière en tous cas sous réserves, si je comprends bien, et restant par suite indépendante du reste. Maintenant, quels sont vos motifs ? Je puis essayer de les définir sous leur aspect général, remettant à plus tard les détails. Ce sont :
1° Le désir d'avoir des preuves positives et inattaquables de l'existence réelle de
forces de la nature parfaitement inconnues de la science ;
2° L'espoir de vous approprier ces
forces, et cela le plus tôt possible car vous n'aimez pas attendre afin d'ecirc;tre en état : (
a) de démontrer leur existence à un petit nombre choisi d'
esprits occidentaux ; (
b) de contempler la vie future comme une réalité objective, bâtie sur le roc de la connaissance et non sur celui de la foi ; et (
c)
d'apprendre finalement ceci est le plus important de vos motifs,
quoique le plus secret et le mieux dissimulé la vérité entière sur nos loges et sur nous-mecirc;mes ; bref, d'obtenir la certitude que les
Frères, dont on parle tant et qu'on voit si peu, sont de réelles entités et non les fictions d'un cerveau dérangé ou halluciné. Tels nous apparaissent, envisagés avec bienveillance, les motifs qui vous portent à vous adresser à nous. Je vous réponds dans le mecirc;me
esprit, espérant que ma sincérité ne sera ni mal interprétée, ni attribuée à une
disposition peu amicale.
Ces motifs, sincères et dignes d'ecirc;tre pris en sérieuse considération au point de
vue mondain, nous paraissent
égoïstes (vous me pardonnerez ce que vous pouvez considérer comme une expression un peu brutale, si votre désir est bien celui que vous professez d'apprendre la vérité et de recevoir des instructions de nous qui appartenons à un monde si différent du vôtre). Ils sont
égoïstes parce que vous devez savoir que le principal objet de la Société
Théosophique n'est pas tant de satisfaire à des aspirations individuelles que de servir les hommes, nos
frères, et la réelle valeur du mot
égoïste, qui choque votre oreille, ne peut ecirc;tre la mecirc;me pour vous que pour nous qui y attachons une signification particulière. Vous apprécierez peut-ecirc;tre mieux ce que je veux dire quand vous saurez qu'à nos yeux les plus hautes aspirations pour le bien-ecirc;tre de l'humanité sont entachées d'égoïsme, si l'
esprit du
philanthrope récèle l'ombre d'un désir d'intérecirc;t personnel, ou une tendance à ecirc;tre injuste, mecirc;me quand il n'en a pas conscience. Cependant vous avez discuté, mais pour l'écarter, l'idée d'une
Fraternité universelle dont vous mettez en question l'utilité, vous seriez d'avis de remanier la Société
Théosophique qui deviendrait un
collège d'études spéciales d'occultisme...
Laissons les motifs personnels et analysons vos conditions pour nous aider à faire du bien au public. Les voici dans leurs grandes lignes.
1° Qu'une Société
Théosophique anglo-indienne, indépendante, soit fondée grâce à vos bons offices ; nos deux représentants actuels n'auront aucune part dans sa direction
(6) ;
2° Que l'un de nous prenne la nouvelle association « sous son patronage », qu'il soit en « libre et directe communication avec ses chefs », et leur donne « la preuve directe qu'il possède en réalité cette connaissance supérieure des
forces de la nature et des attributs de l'
âme humaine, pouvant ainsi leur
inspirer une entière confiance pour obéir à sa direction ». J'ai copié vos propres expressions pour éviter une inexactitude en définissant la position.
A votre point de
vue, ces termes peuvent paraître tellement raisonnables qu'ils ne sauraient soulever de discussion, et vraiment la majorité de vos concitoyens,
sinon celle des
Européens, partagerait votre opinion. Quoi de plus logique ? direz-vous, que de demander que cet Instructeur, désireux de répandre ses connaissances, et ces élèves s'offrant à lui pour le seconder, soient mis face à face, l'un pour donner, les autres pour recevoir la preuve expérimentale des instructions reçues ! Homme du monde, vivant dans le monde et plein de sympathie pour lui, vous ecirc;tes
indubitablement dans le vrai. Mais les hommes de cet autre monde qui est le nôtre, étrangers à vos modes de pensée et trouvant parfois difficile de les suivre et de les apprécier, ne peuvent guère ecirc;tre blâmés de ce qu'ils ne répondent pas à vos suggestions avec l'empressement que, selon vous, elles méritent ; notre première et capitale objection se trouve dans nos
règlements. Nous avons, il est vrai, nos écoles et nos Instructeurs, nos
néophytes et nos
Shaberons (
adeptes supérieurs) et la porte est toujours ouverte lorsque celui qui y frappe est precirc;t
(7) : invariablement il est le bienvenu ; seulement, au lieu d'aller à lui,
c'est lui qui vient à nous. Plus encore, à moins qu'il ne soit parvenu
dans la voie de l'occultisme à ce point d'où: il lui est impossible de
revenir en arrière, s'étant irrévocablement lié à notre association, nous lui rendons jamais visite sauf dans des cas d'une exceptionnelle importance nous ne franchissons jamais son seuil sous une forme
visible.
L'un de vous est-il assez ardent à la poursuite de la connaissance et des bienfaisants pouvoirs qu'elle confère pour ecirc;tre precirc;t à quitter votre monde et à entrer dans le nôtre qu'il vienne ! Mais il ne doit pas songer au retour avant que le sceau des mystères n'ait
fermé ses lèvres, de façon à prévenir toute chance de faiblesse ou d'indiscrétion de sa part. Qu'il vienne comme élève du maître, sans conditions, ou qu'il attende, comme beaucoup
d'autres le font, se tenant pour satisfait des miettes de connaissance qui peuvent tomber sur son chemin.
Et supposant que vous veniez ainsi, comme l'ont fait déjà deux de vos
compatriotes comme l'a fait Mme B. et comme le fera Mr O. supposant que vous abandonniez tout pour la vérité, pour vous livrer pendant des années à la laborieuse et pénible ascension du sentier rude et escarpé ; indompté par les obstacles, ferme sous les tentations ; fidèle gardien des secrets qui vous seraient confiés pour vous éprouver ; vouant sans égoïsme toutes vos énergies à propager la vérité, à inciter les hommes à corriger et leurs
pensées et leur vie ; trouveriez-vous juste si, après tous vos efforts,
nous accordions à Mme B. ou à Mr O. qui, dans ce cas, seraient de
simples amateurs, les conditions que vous demandez pour vous-mecirc;mes...
De ces deux personnes, l'une nous a déjà consacré les trois-quarts de
sa vie, l'autre six années de sa belle maturité, et tous deux
continueront ainsi jusqu'à la fin de leurs
jours ; quoique travaillant
toujours pour la récompense qu'ils méritent, ils ne la demandent jamais
et ne murmurent pas quand ils sont désappointés. Mecirc;me dans le cas où: ils accompliraient chacun beaucoup moins qu'ils ne le font, ne serait-ce pas une injustice palpable de les ignorer quand il s'agit d'un important effort dans l'arène
théosophique. L'ingratitude ne figure pas au nombre de nos vices, et nous n'imaginons pas que vous ayez le désir de la conseiller.
Ni Mme B. ni Mr O. n'ont la moindre
envie de s'immiscer dans la direction de la Branche anglo-indienne projetée, ni de désigner son bureau. Mais si elle est formée, quoiqu'avec un titre distinctif, la nouvelle société doit ecirc;tre en fait, comme la Société
Théosophique britannique, de Londres, une branche de l'organisation mère, et contribuer à sa vitalité et à son utilité en
propageant son idée directrice de
Fraternité universelle, et en
l'assistant par tous les moyens possibles.
Les phénomènes ont pu ecirc;tre assez mal
présentés. Cependant vous admettez que certains d'entre eux sont
inattaquables. Les coups sur la table quand personne ne la touche, et
le
tintement des clochettes dans l'air, ont, dites-vous, toujours été regardés comme satisfaisants, etc. Vous
déduisez de là que de
bons phénomènes pour preuves
peuvent ecirc;tre multipliés
ad infinitum. Ils le peuvent, en tout lieu où: nos conditions magnétiques et autres sont constamment établies, et où: nous n'avons pas à agir avec et au travers d'un
corps féminin affaibli, dans lequel, nous pouvons le dire, un cyclone vital fait rage la plupart du temps. Mais si imparfait que soit notre
agent visible, elle est encore le meilleur que nous ayons à notre
disposition pour le moment, et ses phénomènes, depuis environ un demi-siècle, ont étonné et déconcerté quelques-uns des
esprits les plus ingénieux de l'époque. »
Deux ou trois billets que je reçus ensuite de K. H. se rapportent à un incident que je dois maintenant raconter. La perfection de ce phénomène, comme preuve, me paraît plus complète que tout ce que j'ai pu décrire auparavant. Il est digne de remarque, en passant, que malgré la publicité donnée à cet épisode et à
ses circonstances, par les journaux indiens du temps, l'heureuse troupe des railleurs qui avait inondé la Presse de ses commentaires enfantins à propos de la « broche », ne se soucia jamais de discuter « l'incident du coussin ».
Accompagnés par nos hôtes, nous allâmes un
jour luncher sur le sommet d'une colline voisine. La nuit précédente, j'avais eu quelque raison de penser que mon correspondant K. H. avait été, ce que j'appellerai, en communication subjective avec moi. Je n'entre pas dans les détails parce qu'il est inutile de troubler les lecteurs par des impressions de cette sorte. Après avoir discuté le sujet dans la matinée, je trouvai sur la table du hall un billet de K. H., dans lequel il promettait de me donner quelque chose, sur la
hauteur, qui serait un témoignage de sa présence (astrale) auprès de moi la nuit précédente.
Etant arrivés à notre destination et ayant campé sur le plateau supérieur de la colline, nous prenions notre repas, quand Mme Blavatsky dit que K. H. demandait où: il nous plairait de trouver l'objet qu'il allait m'envoyer.
Il doit ecirc;tre bien entendu qu'il n'avait été jusque-là nullement question du phénomène auquel je
m'attendais. La supposition habituelle sera que Mme Blavatsky m'avait
conduit
au choix que je fis alors. Le fait est simplement qu'au milieu de la
conversation générale, Mme Blavatsky dressa l'oreille en entendant sa
voix
occulte, transmit la question, ne fit pas une seule remarque et ne
contribua pas à la désignation. Il n'y eut pas de discussion et mon
choix fut absolument spontané quand, après une courte réflexion, je
répondis : « Dans ce coussin », montrant du doigt celui sur lequel une
de nos
dames était appuyée. Je n'eus pas plutôt prononcé ces mots que
ma femme s'écria : « Oh non ! que ce soit dans le mien ! » Je dis : « Très bien, dans le coussin de ma femme. » Mme Blavatsky demanda à K.
H., d'après ses propres méthodes, si cela convenait, et reçut une
réponse affirmative. Ma
liberté de choix quant à l'endroit où: l'objet serait trouvé, avait été absolument dégagée de toute pression. C'était aussi le choix le plus naturel, par opposition à nos expériences passées au cours desquelles un
arbre, une cachette dans la terre étaient choisis, l'intérieur d'un coussin bien cousu, choisi
fortuitement sous l'inspiration du moment, me frappa comme étant la
meilleure place ; la suggestion de ma femme perfectionna l'idée, car
elle avait gardé son coussin toute la matinée. C'était celui de son
jampan ; elle s'en était servie constamment pendant tout le chemin, depuis le départ de la maison, s'y appuyant encore pendant que son
palanquin était porté jusqu'au haut de la colline et elle avait ensuite continué à s'en servir. Le coussin était solidement fait avec de la tapisserie et du velours. Nous l'avions depuis des années, on le trouvait toujours à la maison, bien en évidence, au coin d'un certain sofa du salon où: on le prenait quand ma femme sortait en litière, et où: on le remettait à son retour.
Chacun étant d'accord pour le coussin, on dit à Mme Sinnett de le mettre sous sa couverture, elle le fit de ses propres mains, sans quitter son jampan. Après une minute environ, Mme Blavatsky déclara que nous pouvions le prendre et nous mettre à l'ouvrir. Je pris mon canif, et ce ne fut pas un petit travail, car le coussin était fortement cousu tout autour. Il fallut le découdre presque point par point, il n'y avait pas moyen de le déchirer ; après avoir complètement décousu un côté de l'enveloppe, nous trouvâmes les plumes enfermées dans une autre enveloppe, également bien cousue tout autour. Il n'y avait rien entre le coussin lui-mecirc;me et le fourreau extérieur ; de sorte que nous eûmes à découdre le coussin intérieur et, cela fait, ma femme fouilla le duvet.
La première chose qu'elle trouva fut un petit billet, à trois pointes, qui m'était adressé. Je reconnus
l'écriture, devenue familière, de mon correspondant
occulte. Ce billet
était ainsi conçu :
« MON CHER FRÈRE. La broche n°2 est placée dans cet étrange endroit simplement pour vous montrer combien il est facile de produire un phénomène réel et combien aussi il est encore plus aisé d'en suspecter la sincérité. Faites de cela ce que vous voudrez, mecirc;me en m'attribuant des complices.
J'essaierai de remédier à la
difficulté dont vous parliez la nuit dernière à propos de l'échange de notre correspondance. Un de nos élèves visitera bientôt Lahore et le N. W. P. et il vous sera envoyé une adresse dont vous pourrez toujours vous servir, à moins vraiment que vous ne préfériez correspondre à travers des... oreillers. Remarquez s'il vous plaît que la présente n'est pas datée d'une
Loge mais d'une vallée du
Kashemir. »
Pendant que je lisais, ma femme, continuant ses recherches, découvrit au milieu des plumes la broche annoncée, une des siennes très ancienne, très usuelle qu'elle laissait ordinairement sur sa table à toilette quand elle ne la portait pas. Au point de
vue des
preuves mécaniques, il aurait été impossible d'en inventer une plus irrésistible pour nous. La
force et la signification de ce fait reposaient sur mes impressions subjectives de la nuit précédente. La raison pour choisir la broche ne remontait pas plus loin que cela. En soulevant l'hypothèse
idiote de toutes façons que le coussin pouvait avoir été pris par Mme Blavatsky, il aurait fallu qu'elle s'en emparât après m'avoir entendu parler de mes impressions nocturnes, peu après le petit déjeuner ; mais depuis le
lever, ce matin-là, nous n'avions presque pas perdu de
vue Mme
Blavatsky qui était restée au salon avec Mme Sinnett ; contre son gré, mecirc;me, car elle voulait écrire dans sa
chambre et sur l'injonction de ses voix, elle avait dû venir s'asseoir dans le salon auprès de ma
femme, murmurant contre l'interruption de son travail et ne pouvant s'expliquer un pareil ordre. Plus tard, le motif parut assez clair, il se rapportait au phénomène ; il était désirable qu'il n'y eût pas dans
nos
esprits la moindre arrière-pensée sur l'emploi du temps de Mme
Blavatsky pendant cette matinée, et le tour que prit l'incident faisait
de ce détail un facteur utile pour en déterminer la parfaite loyauté.
Si mecirc;me le choix du coussin avait été prévu, il eût été superflu de persécuter notre « Vieille
Dame » comme nous l'appelions ordinairement ; la présence continuelle de ma femme dans le salon, à portée de ce fameux objet, suffisait amplement comme garantie.
Mais une complète
liberté m'avait été
laissée dans le choix de la cachette et l'idée du coussin n'avait pas
plus traversé l'
esprit des autres que le mien. Le billet, cité plus
haut, contenait plusieurs petites allusions très significatives pour
nous, elles se rapportaient indirectement à la conversation que nous
avions eue la veille au soir à dîner. J'avais parlé des traces légères
de son origine, que l'on trouvait dans les longues lettres de K. H., où:, malgré sa magnifique maîtrise de notre langue et la vigueur du style, se glissaient certaines expressions qu'un Anglais n'aurait pas employées : par exemple, le début de chacune de ces lettres était légèrement teinté d'orientalisme. « Mais, dit quelqu'un, qu'aurait-il dû écrire ? » « En pareille circonstance, ai-je répondu, un Anglais
aurait probablement mis « Mon cher
Frère. » Ce qui avait trait à la
vallée du Kashmir, comme le lieu d'où: la lettre provenait et non d'une
Loge, était une allusion et le K. souligné une autre, Mme Blavatsky
nous ayant raconté que la manière dont K. H. orthographiait «
skepticism » n'était pas, dans son cas, un américanisme, mais était due à un caprice philologique de sa part.
La trouvaille de la broche ne termina pas les incidents de la journée, car, dans la soirée, comme nous nous mettions à table, un petit billet s'échappa de ma serviette, que je dépliais ; il est trop intime et personnel pour ecirc;tre imprimé en entier, mais je suis obligé d'en citer une partie concernant le
modus operandi occulte. Avant de partir pour la colline, j'avais écrit quelques lignes de remerciement au sujet de la promesse contenue dans la note mentionnée plus haut. Je donnai ma lettre à Mme Blavatsky pour qu'elle la fit parvenir, si elle en trouvait l'occasion. Elle la portait à la main quand Mme Sinnett et elle se mirent en route devant nous, dans leurs
palanquins. Ce ne fut guère que parvenus à mi-chemin qu'elle put l'expédier, l'occultisme seul sait comment ! Nous avions parlé de cela au pique-nique et j'ouvrais le papier trouvé dans le coussin quand l'un de nous suggéra qu'il contiendrait peut-ecirc;tre une réponse à la petite missive envoyée pendant le trajet. Il n'en n'était rien, le lecteur a pu le constater. La note que je reçus à dîner disait : « Encore quelques mots. Pourquoi avez-vous été désappointé de ne pas recevoir de réponse directe à vos dernières lignes, elles sont arrivées dans ma
chambre une demi-minute environ après que les courants pour la production du Dak
(8) du coussin eussent été établis et mis en plein exercice. Il n'y avait pas nécessité de répondre... » Nous nous
imaginions mieux comprendre la réalité des faits en entendant parler si
familièrement
des courants pour accomplir ce qui aurait été un miracle aux yeux de toute la science
européenne.
Un miracle pour toute la science d'
Europe, et pour nous un fait aussi palpable que la
chambre dans laquelle nous étions. Nous savions que ce phénomène
vu était une merveilleuse réalité, que le
pouvoir de pensée d'un homme au Kashmir avait pris un objet matériel sur une table à Simla, l'avait désagrégé par un procédé dont la science occidentale ne recirc;ve mecirc;me pas encore, l'avait fait passer au travers d'une autre matière et l'avait ensuite rétabli dans son intégralité originelle, les particules dispersées reprenant leur place précise et l'objet étant
reconstitué absolument (à propos, il portait au sortir du coussin
quelques rayures qu'il n'avait jamais portées auparavant : les
initiales de notre ami). Et nous savions que des caractères tracés sur
du papier tangible avaient été échangés entre nous et lui, allant et venant avec la rapidité de l'électricité et franchissant les centaines de milles des Himalayas, qui nous séparaient. Et nous savions aussi
qu'un mur impénétrable élevé par les propres préjugés, l'obstination, l'érudite
ignorance, la stupidité policée des
esprits scientifiques d'Occident opposait à notre expérience et à nos faits une résistance invincible. Il faudrait avoir passé par une situation semblable à la mienne pour comprendre avec quel sentiment grandissant d'oppression croissante, je commence l'
histoire que j'ai encore à raconter, convaincu que la rigoureuse précision observée dans les plus minimes détails, la parfaite véracité de chaque syllabe de ce rapport ne serviront guère qu'à satisfaire ma propre conscience et que les
esprits scientifiques de l'Occident seront absolument rebelles à mon témoignage. « Quand mecirc;me quelqu'un sortirait de la tombe », etc. C'est la vieille
histoire, toujours la mecirc;me en ce qui regarde les effets écrasants qu'aurait dû produire sur l'opinion la divulgation des
preuves qui m'ont été données.
K. H. est, je le suppose, dans le vrai non seulement en déclarant que le monde n'est pas mûr pour recevoir de
trop surprenantes preuves du pouvoir
occulte, mais encore en
manifestant un amical intérecirc;t, comme on le verra par la suite, pour le
petit livre que j'écris. Il le considère comme une des
influences qui
peu à peu saperont les fondations du dogmatisme et de la stupidité sur
lesquelles la science, qui s'estime si libérale, a si fortement pris
racine dernièrement.
La lettre suivante troisième des
longues de K. H. me parvint peu de temps après mon retour à Allahabad
où: nous passions l'
hiver ; avant de la recevoir, j'avais eu une autre
communication un télégramme le
jour mecirc;me de mon arrivée à
Allahabad. Cette dépecirc;che sans grande importance contenait seulement des
remerciements pour des articles que j'avais écrits dans les journaux.
Mais d'un autre côté elle était fort intéressante puisqu'elle
m'apportait on le vit plus tard un genre d'évidence capable de
frapper d'autres
esprits que le mien : à savoir, que les lettres de K.
H. n'étaient pas comme d'ingénieuses personnes étaient disposées à le croire, en dépit de divers obstacles matériels l'uvre de Mme Blavatsky. Pour moi, la connaissant aussi intimement la différence des styles ne me laissait aucun doute. On pourrait observer que l'auteur d'
Isis dévoilée
possédait une telle puissance d'expression qu'il était difficile de
dire ce qu'elle ne pouvait pas écrire. La réponse est simple. Elle a
été largement aidée dans la
composition de ce livre par les
Initiés et certaines parties importantes ne sont pas du tout son uvre. Elle ne
s'en est jamais cachée, bien que ce soit une révélation inutile à
proclamer, en général, puisque le public n'y comprendrait rien. Je l'ai
dit, le style des lettres de K. H. différait complètement du sien.
Quand Mme Blavatsky habitait chez moi, il ne lui aurait pas été
matériellement impossible d'écrire quelqu'une de ces lettres. Mais le
télégramme en question, daté de Jhelum, répondait à une lettre que
j'avais mise sous enveloppe à l'adresse de Mme Blavatsky qui était
partie depuis quelques
jours et se trouvait alors à Amritsur. Elle
reçut la lettre et son contenu à Amritsur le 27
octobre, je le sus
positivement, car sur le conseil de K. H. elle me renvoya l'enveloppe,
sans s'expliquer pourquoi il le voulait. Je ne compris pas d'abord
quelle pourrait bien ecirc;tre l'utilité de cette vieille enveloppe, je la
gardai cependant et j'eus assez vite la
clé du mystère. Mme Blavatsky
m'écrivit pour me demander, de la part de K. H., l'original du
télégramme de Jhelum. Avec le concours d'un ami, l'administration du
télégraphe me permit de jeter un coup d'il sur l'original du
télégramme,
composé d'une vingtaine de mots, et je compris la
signification de l'enveloppe ; le message était de la main de K. H. Il
répondait de Jhelum à une lettre qui avait été délivrée le mecirc;me
jour –
l'estampille de la poste sur l'enveloppe en faisait foi à Amritsur,
où: Mme Blavatsky se trouvait,
voyant beaucoup de monde et s'occupant
fort de la Société
Théosophique. Et l'écriture de K. H. figurait sur un
télégramme
indubitablement déposé ce jour-là, à Jhelum ! Ainsi, quoique
un certain nombre des lettres de K. H. aient passé de lui à moi par Mme
Blavatsky, il est prouvé qu'elle ne les écrivait pas, car l'écriture
n'était nullement la sienne.
K. H. était sans doute, à ce moment, à
Jhelum ou aux environs, ayant passé quelques
jours dans le monde pour
voir Mme Blavatsky, à la suite de circonstances particulières. La
lettre qui me fut adressée à Allahabad peu après mon retour explique
cela.
Notre chère « Vieille
Dame » avait été
profondément blessée par la conduite de quelques incrédules de Simla,
qu'elle avait rencontrés, soit chez nous, soit ailleurs. Ces personnes,
incapables de se rendre compte des expériences phénoménales qu'elles
avaient
vues, étaient arrivées par degrés à cette
disposition hostile
qui est une des phases de sentiment que je suis habitué maintenant à
voir se développer. Il leur était impossible de démontrer une
supercherie quelconque, nais comme elles ne pouvaient comprendre les
phénomènes, elles pensaient qu'ils étaient et devaient ecirc;tre frauduleux.
L'
esprit de persécution qui a animé les autorités
religieuses contre
les premiers pas de la science physique prend facilement possession de
certaines natures. Par malchance, un homme ainsi prédisposé fut
contrarié par une légère indiscrétion du colonel Olcott, qui, dans une
lettre publiée par un des journaux de Bombay, cita quelques louanges
que cet homme avait décernées à la Société
Théosophique la félicitant
notamment de sa bonne
influence sur les indigènes.
L'irritation, soulevée autour d'elle,
excita le tempérament nerveux de Mme Blavatsky à un point que ceux qui
l'ont connue peuvent, seuls, imaginer. On comprendra maintenant les
allusions contenues dans la lettre de K. H. Après avoir parlé
d'affaires importantes dont il s'était occupé depuis qu'il m'avait
écrit, il continuait ainsi :
« Vous le voyez, nos pensées portent
sur de plus graves matières que sur de petites sociétés ; cependant, la
Société
Théosophique ne doit pas ecirc;tre négligée. Elle a reçu une
impulsion qui, mal dirigée, peut aboutir aux plus fâcheux résultats.
Rappelez-vous les avalanches de vos Alpes si admirées, souvenez-vous
que d'abord leur masse est minime et leur importance médiocre.
Comparaison usée, direz-vous, je n'en trouve pas de meilleure en regardant l'agrégation graduelle de faits insignifiants qui peuvent, en augmentant, menacer la destinée de la Société
Théosophique. Elle s'est imposée à moi, l'autre
jour, comme en descendant les défilés de Konenhun vous les appelez Karakorum j'ai vu tomber une avalanche.
Je m'étais rendu personnellement auprès de notre chef... et je revenais
chez moi par Lhadak. Je ne puis dire quelles autres spéculations
auraient suivi, car juste au moment où: je profitais de l'imposant
silence qui suit, en général, ces cataclysmes, pour prendre une
vue
plus nette de la situation actuelle et des
dispositions des
mystiques
de Simla, je fus rudement rappelé à mes sens. Une voix familière, aussi perçante que celle attribuée au paon de Saraswati qui, selon la tradition, mit en fuite le roi des Nagas, cria le long des courants : « K. H., venez plus vite et aidez-moi ! » Dans son agitation, elle oubliait qu'elle parlait l'anglais. Je dois dire que les télégrammes de la « Vieille
Dame » frappent comme les pierres d'une catapulte. Je ne pouvais que venir. Argumenter à travers l'espace avec une personne en proie au morne désespoir et dans un état moral chaotique, était inutile. Je me décidai donc à rompre une réclusion de plusieurs années pour passer quelque temps auprès d'elle et la réconforter de mon mieux. Mais notre amie n'applique pas son
esprit à réfléchir sur la philosophique résignation de Marc-Aurèle. Les Destinées n'ont jamais écrit qu'elle dirait : « C'est une chose royale, quand on fait bien, d'entendre mal parler de soi. » J'étais venu pour quelques
jours, mais je ne puis supporter plus longtemps l'étouffant
magnétisme de mes propres
compatriotes. J'ai vu de nos vieux et fiers sikhs ivres, trébucher sur le parvis de marbre de leur temple sacré. J'ai entendu un Vakil, parlant anglais, dénoncer la
théosophie et la
Yoga Vidyâ comme une duperie et des mensonges, et déclarer que la
science anglaise avait émancipé les Hindous de ces dégradantes superstitions, que c'était insulter l'Inde que de soutenir que les malpropres
Yogis et Sannyâsis savaient quelque chose des mystères de la Nature ou qu'aucun homme vivant pouvait ou avait jamais pu accomplir un phénomène. Je reprends demain le chemin de ma solitude.
... Je vous ai télégraphié mes remerciements pour votre obligeance à seconder mes désirs dans la question à laquelle vous faites allusion dans votre lettre du 24... Reçue à Amritsur le 27, à deux heures après midi, j'ai eu votre lettre cinq minutes plus tard à trente milles environ au delà de Rawal Pinder. Par mes soins, des remerciements vous ont été télégraphiés le mecirc;me
jour de Jhelum, à quatre heures après midi. Nos modes de communication accélérée ne sont pas à dédéigner, vous le voyez, par le monde occidental ni mecirc;me par les sceptiques Vakils Aryens parlant anglais.
Je ne pourrais pas demander à un allié une
disposition d'
esprit plus judicieuse que celle dans laquelle vous commencez à
vous trouver, mon
Frère. Vous avez déjà manifestement changé
d'attitude vis-à-vis de nous. Qu'est-ce qui pourrait un
jour empêcher
une parfaite entente mutuelle ?... En mettant les choses au mieux, votre peuple
ne peut témoigner au nôtre qu'une bienveillante neutralité.
Les deux civilisations qu'ils représentent ont entre elles un si imperceptible
point de contact qu'on pourrait presque dire qu'elles ne se touchent pas et il
en serait ainsi sans le petit nombre, dirai-je, d'excentriques, qui, à
votre exemple, rêvent des songes meilleurs et plus hardis et, provoquant
la pensée, rapprochent les deux civilisations par leur admirable audace. »
Cette lettre est remplie de beaucoup de choses qui me sont
personnelles, je peux seulement en extraire çà et là des
citations spécialement intéressantes par l'
air de réalité
qu'elles donnent à des sujets présentés ordinairement sous
une
phraséologie vague et pompeuse.
Mon intense admiration pour les pouvoirs des
Initiés,
portait K. H. à me mettre en garde contre une tendance à trop les
idéaliser.
« Etes-vous certain, écrivait-il, que l'agréable
impression que vous donne notre correspondance ne serait pas détruite à
l'instant si vous me voyiez. Et quel est celui de nos saints shaberons qui a eu
en partage, comme moi, le bénéfice d'un peu d'éducation universitaire avec une légère teinture des manières
européennes. »
Avec circonspection, K. H. me dit qu'il « communiquerait
avec moi... soit par lettres (dans ou hors des coussins), soit par visites personnelles
sous forme astrale, quand ce serait praticable ». « Mais rappelez-vous,
ajoutait-il, que Simla est à 7 000 pieds plus haut qu'Allahabad et que
les difficultés à surmonter, dans cette dernière ville, sont
terribles ». Pour le vulgaire, les prouesses
magiques ne se distinguent
guère entre elles. Mais la petite phrase ci-dessus montre que les phénomènes
des «
Frères » tout magiques qu'ils paraissent une fois
la sotte hypothèse de fraude abandonnée sont d'une espèce
de magie soumise à des lois qui lui sont propres. Dans l'enfance de la
chimie, la plupart des
corps dans la Nature étaient déclarés
éléments ; depuis, le nombre en a été réduit
par des études toujours plus approfondies de la loi des combinaisons. Il
en est ainsi pour la magie. Traverser les nuages dans un panier ou envoyer des
messages sous la mer aurait été de la magie à une certaine
époque, ce sont aujourd'hui choses tombées dans le domaine public.
Les phénomènes de Simla sont de la magie, aux yeux de la majorité
de notre
génération, mais la télégraphie psychologique
peut devenir, pour de prochaines
générations,
sinon propriété
commune, au moins un fait aussi incontestable que le calcul différentiel
mis à la portée de ceux qui sauront l'étudier convenablement.
Qu'il soit plus facile d'accomplir ces phénomènes et autres du même
genre dans certaines couches de l'atmosphère plutôt que dans d'autres,
suggère déjà l'idée pratique qu'ils échappent
au domaine de la magie ou, pour exprimer autrement la même observation,
les élève vers la région de la science exacte. »
Je peux insérer ici la plus grande partie d'une lettre
de K. H. adressée à l'ami dont j'ai parlé ailleurs, qui avait
entamé avec lui une correspondance et offert de se consacrer, sous certaines
conditions, à l'étude de l'occultisme. Cette lettre jette beaucoup
de lumière sur quelques-unes des
conceptions métaphysiques des occultistes,
et leur métaphysique, on s'en souviendra, est beaucoup plus que de la spéculation abstraite.
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(6) En l'absence de ma lettre motivant cette réponse, on pourrait croire que je m'étais montré malveillant pour ces représentants : Mme Blavatsky et le colonel Olcott. Ce n'est certes pas le cas. Mais Mr X... et moi, sensiblement affectés des fautes commises jusque-là dans la conduite de la Société
Théosophique, nous avions pensé qu'une meilleure impression serait exercée sur le public et de meilleurs résultats obtenus, en recommençant
de novo et en prenant nous-mecirc;mes la direction des mesures arrecirc;tées pour propager l'étude de l'occultisme dans la société moderne. Nous n'avions cessé de conserver pour les personnes sus-mentionnées la plus vive amitié et l'estime la plus profonde.
(7) Nous n'avons pas trouvé d'autre mot pour exprimer « The right man ». (N. du T.)
(8) Dak en hindoustan signifie Poste exprimant en ce cas que le coussin avait servi de sac aux lettres. (N. du T.)